Cassiopée Maitre des Lieux
Nombre de messages : 161 Age : 35 Localisation : in my mind Date d'inscription : 10/03/2007
| Sujet: Charles Baudelaire Lun 12 Mar - 1:39 | |
| Charles Baudelaire est né à Paris en 1821 et il y est mort en 1867. Du Romantisme, Baudelaire hérite la vision du poète en marge de la société humaine, plus près de Dieu (Bénédiction) ou de Satan (Les Litanies de Satan) que du monde terrestre (L'Albatros). Ce refus du monde matériel, notamment de l'univers bourgeois triomphant qui s'impose à la France pendant le 19e siècle, s'incarne dans une imagerie où les mouvements ascendants - élévation symbolisant le spirituel (cf. le thème de l'ange), le mystique et le génie artistique (Les Phares) - s'opposent aux «miasmes morbides» de la Terre (Élévation), à la chute dans le néant (Le Goût du néant) et au poids du Spleen et du Temps (Spleen et La Chambre double). Cette lutte entre le haut et le bas, entre l'Idéal et le Spleen, se poursuivra tout le long des Fleurs du Mal à travers de nouveaux thèmes comme la ville, le vin, le mal et la révolte, pour aboutir à l'ultime espoir, au dernier voyage : la mort. Au-delà de cette représentation du monde assez typiquement romantique que nous venons de décrire, Baudelaire annonce le Symbolisme. Cela, le poème Correspondances l'illustre en faisant la description d'analogies entre les perceptions relevant de sens différents, mais aussi en suggérant une unité secrète entre les univers sensoriel et spirituel, unité que le poète aurait charge de comprendre et de traduire. Si la foi en une telle unité n'est pas le fait de tous les lecteurs de Baudelaire, il n'en demeure pas moins qu'elle est cohérente avec une oeuvre où les sensations dominent, notamment par l'évocations de parfums, du crépuscule parisien (Recueillement ou la nuit épaisse du Balcon) ou des états sensoriels liés à l'angoisse la plus morbide (La Cloche fêlée, les divers Spleen, la première partie de Chant d'automne). | |
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Cassiopée Maitre des Lieux
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| Sujet: mon petit préféré Lun 12 Mar - 1:42 | |
| Le Poison
Le vin sait revêtir le plus sordide bouge D'un luxe miraculeux, Et fait surgir plus d'un portique fabuleux Dans l'or de sa vapeur rouge, Comme un soleil couchant dans un ciel nébuleux.
L'opium agrandit ce qui n'a pas de bornes, Allonge l'illimité, Approfondit le temps, creuse la volupté, Et de plaisirs noirs et mornes Remplit l'âme au delà de sa capacité.
Tout cela ne vaut pas le poison qui découle De tes yeux, de tes yeux verts, Lacs où mon âme tremble et se voit à l'envers... Mes songes viennent en foule Pour se désaltérer à ces gouffres amers.
Tout cela ne vaut pas le terrible prodige De ta salive qui mord, Qui plonge dans l'oubli mon âme sans remords, Et charriant le vertige, La roule défaillante aux rives de la mort! | |
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